L’été s’annonçait tranquille, les projets s’annulaient l’un après l’autre, la panique s’emparait de mon temps et mon calendrier blanchissait… J’ai pris le téléphone et j’ai appellé à la Traversée de Charlevoix, j’avais entendu dire que tout était booké de ce côté. Je me suis dis, je suis seul, des fois que… Mon feeling était bon, il y avait une place pour la fin juillet!!! HOURRA!!!! La Traversée de Charlevoix est un tronçon du sentier National et du sentier Transcanadien.
JOUR 1 ZEC DE LA MARTRE À LA MARMOTTE 19,1 KM
Le 31 juillet est enfin arrivé, je pars en direction de la Zec de la martre (route 381) à St-Urbain, lieu de départ de cette aventure solo. Chose que je n’avais pas fait depuis plus de 20 ans, partir seul en randonnée plusieurs jours avec moi même, question de faire de l’introspection comme disait un marcheur que j’avais rencontré aux Morios quelques temps avant. L’enregistrement fait et une revue de mon équipement dans le stationnement est une obligation. Tu sais, la peur d’avoir peur de manquer de quelques chose. Un petit détail oublié peut faire chavirer une expédition bien comme il faut. Départ 12h30 du stationnement de la zec. Un 19,1 km m’attends pour me rendre au chalet de la marmotte. Le premier 4 km est sur un chemin forestier qui se marche très bien où la cadence est à son maximum. Rendu au chalet de l’écureuil à 4 km, le sentier entre dans la forêt boréale et donne le choix d’aller vers le mont du lac à l’Empêche et Dufour ou vers le sentier de 106 km qui transitera vers différents refuges. Je dépasse un groupe de trois personnes et un chien en début de sentier que je salue à mon passage. J’y ai rencontré deux porcs-épics qui broutaient au milieu du sentier sans se soucier de la circulation piétonnière, c’est vrai j’étais seul au monde depuis plusieurs heures. J’avale les kilomètres de façon surprenante avec mes 30 livres sur mon dos et j’arrive au pieds des Morios, une montagne que j’affectionne particulièrement. J’y rencontre trois gars qui s’en allaient dormir au sommet, une aventure qui est maintenant défendue depuis quelques jours, ils étaient probablement dans les derniers autorisés à le faire. J’avance et la fatigue ne se fait même pas sentir, c’est vrai que mes pieds sont très léger car j’ai décidé pour la première fois de randonner en souliers de course, chose que je n’avais jamais osée! Mais très surpris de la liberté que mes pieds puissent avoir. Très confortable, car la chaleur est évacuée et plus malléable sur les racines. Finalement j’arrive au chalet de la marmotte à 16h30, déjà des randonneurs y sont rendus pour la nuit. Ils s’affairent au souper. Il y a Natasha (Ottawa)et Louis-Charles (Laval), deux randonneurs solos et Jean-Samuel et Mélanie (Québec), qui font équipe mais traverse le sentier en tente. On parle de randonnée, on rigole, on soupe. Rendu vers 20h00, on parle du groupe de trois avec le chien qui sont pas arrivé encore, certains s’inquiètent de leur sort. Comme on dit, ils ont peut-être rebroussé chemin pour diverses raisons. Quand on s’aventure dans la forêt, peut importe la région du monde, il faut s’adapter et se résigner parfois, car la nature a toujours le dernier mot. C’est vers 22h00 que le trio est entré accompagné du berger allemand. Ils étaient très fatigué mais heureux d’y arriver.
Sur la route de la Zec de la Martre
JOUR 2 DE LA MARMOTTE À LA CHOUETTE17,2 KM
La seconde journée s’annonce des plus merveilleuses avec un soleil précieux et la montée de la Noyée, une montagne qui est optionnel mais qui en vaut la peine pour sa vue sur le fleuve époustouflante. Je pars avec le sac rempli de motivation et du goût du dépassement, je quitte le chalet vers 7h00 pour une matinée parfaite dans le bois, pas trop chaud ni trop froid et loin des nuages menaçants. J’avance à grand pas dans ce sentier entretenu de façon impeccable où les indications sont très présents (à tous les 500m) pour rassurer les moins expérimenté. Le sentier est large les points de vus se multiplies, on rencontre trois points de vus en montant qui sont intéressants, j’emprunte une Trail de VTT qui me rend au sommet de la Noyée. Un spectacle superbe avec une vue illimitée sur le fleuve, les villages voisins et ses lacs environnants où un vieux refuges s’y trouve. En passant, la Noyée est le mont mystère du défi des 5 sommets de Charlevoix 2021. En redescendant à la croisée du sentier qui nous redirige vers la Chouette je croise Louis-Charles qui arrive derrière moi. Un instant, je ne comprend pas…il est parti avant moi ce matin et je ne l’ai pas dépassé, mais par où est-il passé? Il m’explique qu’il s’est perdu dans le sentier en empruntant un vieux sentier qui était barré mais a passé par dessus. C’est à ce moment que je remonte la Noyée en sa compagnie pour revoir ce spot incroyable! Il est aussi impressionné que moi de cette vue! Il reste environ 6-7 km à faire pour renter à la Chouette, que l’on fait au trot, il est rapide ce Louis-Charles, pour finir la journée à 12h15. En PM, j’en ai profiter pour relaxer et admirer le merveilleux lac au pied d’une superbe montagne, malheureusement je ne connais pas le nom de ce lac, même après recherche. Quelqu’un le connait? En fin PM le trio est rentré avec leur fidèle compagnon. Ils ont amassé des champignons et attrapé deux perdrix pour leur souper, et cuit sur le feu de bois, on loin de mes mets déshydratés. On se couche tôt car le lendemain une autre bonne journée nous attends!
Vue de la Noyée
JOUR 3 DE LA CHOUETTE AU GEAI BLEU 20,5 KM
Aujourd’hui Louis-Charles et le trio terminent leur périple car il marchaient que la 1/2 traversée qui équivaut à environ 55 km. Louis-Charles regrette son choix, il aurait préféré continuer. Le rythme est toujours présent et la forme s’améliore de jour en jour. Sur le trajet j’y croise l’équipe de Jean-Samuel et Mélanie à leur camping 2 km plus loin de notre refuge, j’y rencontre aussi Natasha. Je poursuit ma route avec entrain et motivation entre sentier et chemin de VTT. Rendu au km 13,5 (qui restait à faire car les km descendent toujours). Tout à coup je fais un saut, il y a quelque chose qui sort dans mon angle mort derrière moi à droite, sur le coup je pense tout de suite à un ours mais non, c’est un porc-épic enragé, les piquant à la verticale sur le dos qui se met à me poursuive, les 5 premiers secondes je jog mais je dois sprinter car il court plus vite que je pensais. J’accélère le pas de façon significative en descendant une côte avec plein de roches, 10 secondes plus tard je me tourne pour voir si il était encore là et oui il est en toujours en course et en me retournant je trébuche dans une roche pour me frapper la tête sur une autre. Tout cela se fait dans une fraction de seconde, immédiatement étendu aussitôt relevé pour éviter le carnage du porc-épic enragé. Finalement, il bifurque vers le bois (il a dû se dire: il est mort, on est ok). Bon, enfin! Mais je me rend compte que mon crâne gicle le sang comme un ruisseau, tout énervé, je sors ma trousse de premiers soins pour sortir des gazes pour m’éponger la tête. Je saigne du genou et du bras droit, mes lunette sont tordues et j’ai la face en sang et les étourdissements m’envahissent. après m’avoir calmé, je me suis dit c’est terminé pour la traversée… Je prend mon cell en utilisant l’appareil photo pour observer l’ampleur des dégâts sur ma tête. J’y vois rien, au même moment je reçois un texto de Diane, il y a du réseau, INCROYABLE. Je fais un FaceTime pour lui montrer car moi je ne vois rien. Mauvaise idée, elle s’inquiète mais après quelques minutes à la rassurer c’est OK, J’ai mal mais ça va mieux. Pas de mal de tête, seulement magané. Natasha arrive, regarde cela avec un grand calme, elle me dit si tu as mal à la tête du devra sortir du sentier mais si non la coupure est pas si mal! Bon! OK, je repars avec mon matériel tout éclaboussé par le sang et aussi ma face. Je me laverai au prochain ruisseau. Je repars tranquillement pas vite, un peu déboussolé par cet événement tragique. J’arrive à un ruisseau aux abords du Parc des Hautes-Gorges, je me lave, je filtre de l’eau car je l’ai utilisé pour ma blessure. Je repars jusqu’à la route du parc, mais la coupure fraiche coule toujours avec la sueur dans ma figure. Je reprends une pause sur le banc à l’intersection de la route et de la Trail. Une voiture arrête pour me porter secours pensant que j’étais sur le bord de la mort, je les rassurent que tout est OK, ce n’est qu’une mauvaise chute. La face ensanglantée ce n’est pas très rassurant. Je poursuis ma route vers le Geai bleu, un peu moins rapide qu’à l’habitude, je traverse une zone de bleuets, et j’aperçois des excréments d’ours à profusion… Non, ce n’est pas vrai que je vais en rencontrer un aujourd’hui. Moi, qui rêve depuis toujours d’en photographier un en vrai, mais pas maintenant j’en ai plus le goût… Finalement, j’arrive à 14h00 au chalet pour relaxer et reprendre mes sens. Le soleil est chaud et je me prélasse sur la terrasse du chalet avec une vue extraordinaire sur la Rivière Malbaie. Que la vie est douce en nature! Il n’est pas question d’abandonner! Oh…que NON…N-O-N. Le soir venu je raconte mon aventure et on se bidonne bien! Je peux vous affirmer que le ridicule ne tue pas, j’en suis la preuve…
La Rivière Malbaie
JOUR 4 DU GEAI BLEU AU COYOTE 16,2 KM
Le matin, je me lève en forme, comme tout les matins de randonnée. Je descends pomper mon eau à la Rivière Malbaie, une rivière à fort débit, on est loin des petits ruisseaux que l’on rencontrent habituellement. En pompant mon eau pour la journée le tuyau de la pompe tombe dans la rivière et part avec le courant. Bon une autre affaire, j’essaie de pomper à l’horizontal mais le filtre doit être à la verticale pour fonctionner. Bon, je trempe mon filtre au complet dans l’eau, ça fonctionne parce qu’il ya énormément d’eau dans cette rivière. Que va t’il se passer s’il y a 1 ou 2 pieds d’eau comme d’habitude? On va s’adapter faut croire! Il est 8h00 je quitte pour le Coyote, une journée où le dénivelé n’est pas important, c’est certain après avoir fait le GR20, je trouve les montées faciles et presque inexistantes. Aujourd’hui, je vais mettre mon attention sur les porcs-épics. après 8 km qui je vois, un bébé porc-épic me couper le chemin, il coure à une vitesse folle devant moi, il m’a probablement pas vu ou il a eu peur. C’est à ce moment que je me dit: hier, le porc-épic enragé devait avoir des petits près, ce qui explique sa rage au volant!!! Je longe une rivière une partie de l’avant-midi et croise deux lacs, les vue sont superbes dans la forêt boréale. Ensuite j’emprunte un sentier de VTT qui me mènera vers le Coyote, j’y arrive à 12h00 juste à temps pour y dîner! l’après-midi est relaxe, trop même, j’avais encore l’énergie pour poursuivre, mais on est en vacances après tout! Natasha arrive en mi après-midi, elle me rassure en me disant qu’elle me donnerait des gouttes de pristine pour purifier mon eau, donc, j’aurai pas le plaisir de trouver des façons de pomper mon. Je trouve que c’est un excellent moyen de purifier son eau, cela prend très peu de place dans un sac et et le poids est inexistant. Plus tard, Jean-Samuel et Mélanie arrive au campement, ces derniers devront abandonner car Jean-Samuel est blessé au genou, une douleur persistante. Les soirées sont agréables en refuge, on parle de la passion commune qui rejoint les gens: La randonnée et les expéditions. En soirée, un autre voyou de porc-épic est venu faire son tour au refuge!!! Pouvez-vous bien me dire ce qui se passe avec ces bêtes? Moi, qui en avait presque jamais vu de ma vie!
Beau paysage aux abords du sentier
JOUR 5 DU COYOTE AU FAUCON 19,7 KM
Le lendemain, je souhaite bonne chance à Jean-Samuel, après avoir engloutit mes céréales à l’essais et je peux vous dire que c’est un succès. Je quitte à 7h00 en direction de la dernière grosse virée vers le Faucon. En partant, un autre porc-épic me coupe le chemin pour grimper dans un arbre, c’est mon 7e de la semaine que je vois. Je peux vous affirmer que Charlevoix est la capitale du porc-épic!!! Si non, l’avant-midi se passe très bien sans anicroche et le sentier est toujours aussi plaisant à fouler. On arrive près de la civilisation tranquillement, je croise quelques chemins forestiers où les camions sortent le bois et j’y entends des scies mécaniques au travail. J’arrive au chalet le Faucon à 11h45… Je relaxe, je me dit que si ma voiture serait au Mont Grands-Fonds je terminerai mon périple maintenant avec seulement 10,5 km à faire et en pleine forme. Mais, bon on va attendre à demain, cela donne rien de descendre, j’ai aucun endroit pour dormir. Profitons-en un dernier soir!
D’un beau Vert
JOUR 6 DU FAUCON AU MONT GRANDS-FONDS 10,5 KM
Le dernier matin de randonnée, départ à 7h00 pour une arrivée à la station de ski vers 9h30, en principe car en randonnée tout peut arriver, je peux vous le confirmer avec l’expérience que j’ai vécu il quelques jours. C’est avec un peu de fébrilité et aussi un peu de regret que je terminerai cette aventure solo. Pour être honnête, j’aurais encore marcher quelques jours. Mais toute bonne chose a une fin. La randonnée est belle aux abords du Mont Grands-Fonds, je marche 8 km dans la forêt où je profites des derniers instants pour sentir l’odeur de cet environnement unique à quelques pas de Québec, en face de chez-moi, ou presque. Les deux derniers km, j’ai longé une route forestière jusqu’à destination. C’est avec fierté qu’à 9h30 j’arrive au mont Grands-Fonds, frais comme une rose et très satisfait de ce périple unique au Québec. Je recommande cette randonnée à tous les amateurs de randonnée. Le niveau technique est selon moi intermédiaire, mais peut-être que certains le trouveront plus difficile. C’est un sentier qui est à la portée et accessible à tous mais il faut être préparé mentalement et physiquement.
Créé en 1992, le Comité local de développement de L’Anse-à-Valleau a été incorporé en février 1993. C’est dans un contexte difficile que le Comité local de développement de L’Anse-à-Valleau décide de faire revivre le site de Pointe-à-la-Renommée en rapatriant le phare et en l’intégrant dans un projet de développement récréotouristique. Ce phare autrefois abandonné, avait été relocalisé en 1977 à Québec, sur le site de la Garde côtière près du Quartier Petit Champlain.
En 1997, le phare était enfin de retour à Pointe-à-la-Renommée après un très long voyage. Pour les membres du comité, il s’agissait d’une victoire bien méritée. Le rapatriement de ce joyau patrimonial mit fin à un combat de cinq ans mené auprès des autorités de la Garde côtière canadienne.
Cette photo a été prise lors de notre épopée sur le SIA/IAT-Québec.